Au commencement…

Vie de la Compagnie

Anne de Xainctonge a fondé à Dole, en 1606, la Compagnie des sœurs non cloîtrées de Sainte Ursule.
En novembre 1792, les sœurs de la communauté de Dole sont chassées de leur maison, sœur Rosalie Roland de Bussy revient alors chez ses parents dans le Jura.
En 1800, elle va avec eux à Paris. Elle assure l’éducation des filles dans de petits pensionnats qui rassemblent quelques élèves chez la mère de l’une d’elles.
Peu à peu, Napoléon rend possible d’envisager la reprise de la vie religieuse. Celle que nous appelons aujourd’hui Mère Roland en a grand désir et en échange avec Mère de Vers, supérieure à Dole, par lettre. Mais sera-ce à Dole ou à Paris ? Les années passent…Pour Mère Roland, commencer à Paris semble la volonté de Dieu : toutes les conditions sont favorables en 1812-1813.
Cependant, l’année 1813 constitue le véritable tournant pour Napoléon. Les pays vaincus de multiples fois par la France au cours de l’épopée napoléonienne se retournent contre elle. Paris devient peu sûr. Sous la pression des parents et pour mettre les élèves en sûreté afin de poursuivre l’éducation de leurs filles, un exode est décidé. Mais où aller ? Ce sera à Honfleur, en Normandie, « deux diligences furent louées pour transporter en même temps tout le mobilier et le personnel de l’établissement : les professeurs de piano et de dessin, les sous-maîtresses et les élèves. »
Ici se situe, inattendue, la demande pressante de l’évêque de Tours, Mgr de Barral : « Venez à Tours » ; Mère Roland pour donner sa réponse prend conseil, notamment auprès du Père de Clorivière, jésuite.
Comment l’archevêque de Tours a t-il eu connaissance de l’existence de Mère Roland ? Mme la comtesse de Chastenet, amie de Mère Roland, savait que depuis son retour de l’immigration, l’abbé Fustier s’occupait spécialement des anciennes religieuses. Mgr de Barral fit part de son désir à ce vénérable ecclésiastique. A peine le saint prêtre eut-il entendu la demande du prélat, qu’éclairé par une inspiration soudaine : « Monseigneur, dit-il, je crois avoir parfaitement votre affaire ; seulement il n’y a pas un instant à perdre… » Lorsque l’Evêque s’exprima en ces termes : « Madame, vous avez le désir d’établir une maison de votre ordre, eh bien ! L’occasion est favorable… ». Mère Roland, est « déjà informée ». Est-ce par Mme de Chastenet ou par l’Abbé Fustier?
Mère Roland écrit le 15 janvier 1814 : « Tout me porte à croire que la volonté de Dieu m’appelle à Tours pour le moment. C’est dans cette ville, probablement, que je dois voir se commencer le rétablissement pour lequel j’ai tant de bonnes et si fortes raisons de croire que la Providence m’a conservée ; c’est là cette œuvre après laquelle je soupire après un si grand nombre d’années ; pourquoi la ville de Tours s’est-elle substituée à celle de Paris, qui, jusqu’ici m’avait paru être celle où Dieu voulait que je commençasse ? »
Début janvier 1814, Mère Roland est précédée à Tours par un groupe de jeunes parisiennes : huit jeunes élèves et 2 sous-maîtresses. On leur donne une classe et un dortoir. Elles rejoignent le pensionnat de Madame Chobelet, ancienne religieuse, elle aussi, qui s’était installée dans l’ancien couvent des Ursulines, aujourd’hui le collège Francis Poulenc.
Mère Roland entre à Tours quinze jours après, le 29 janvier 1814, à cinq heures du soir, par un temps affreux. « A son arrivée », témoigne Pauline Babin de Lignac (une des maîtresses tourangelles qui deviendra par la suite Mère de Lignac), Mère Roland « nous plut beaucoup et nous l’entourâmes de nos soins, autant qu’il nous fut possible. Dès le premier moment on reconnaît qu’elle est bien conforme à l’éloge qu’en a fait par écrit Mgr de Barral. »

D’après des notes de Sœur Marie Stéphane, archiviste,
basées en particulier sur le document :
« Fondation de notre Maison de Tours racontée par notre vénérée Mère de Lignac ».

Extraits de « La semaine religieuse de la ville et du diocèse de Tours » du samedi 20 mai 1871 (n°6, 6ème année) :
Le premier domicile de la communauté naissante fut une maison louée dans la rue du Chardonnet. A peine installées, les sœurs se mirent activement à confectionner le costume religieux qui devait les distinguer : il fut rendu conforme, autant que le permettaient les circonstances, à l’ancien habit qu’avait porté à Dole la mère Roland. Présenté à l’Archevêque et approuvé par Sa Grandeur, il fut revêtu par les sœurs le 7 avril 1814. Ce fut un jour de joie indicible pour toutes ; mais surtout par la vénérable Mère, qui, après tant d’années passées, contre son gré, au milieu des inquiétudes, des dangers et des douleurs de cette époque orageuse, se voyait rendu au calme et à la paisible uniformité de la vie religieuse (page 80).
Avant de terminer sa laborieuse carrière, la Mère Roland avait complété l’organisation des œuvres exigées par la règle de la Compagnie : elle avait, dès 1815, ouvert une école gratuite pour les enfants du peuple et, plus tard, établi la Congrégation de l’Assomption de Notre-Dame pour les femmes et les filles des ouvriers. Elle avait acheté à la famille de M. le président Gautier la maison située rue de l’Archevêché, autour de laquelle s’est groupé le vaste établissement qui existe aujourd’hui (page 81).
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NB : la rue de l’Archevêché est aujourd’hui la rue Emile Zola. Le vaste ensemble qui existe « aujourd’hui », en 1871, existe toujours en 2014. Il s’agit du lycée Sainte Ursule.
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