UN CŒUR A TRANSFORMER
Après un échange avec des pharisiens au cœur endurci, Jésus vient de réprimander ses disciples qui souhaitaient faire barrage entre des enfants et lui. Il leur a déclaré que pour entrer dans le royaume de Dieu, il fallait être comme des enfants.
Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda : “ Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? ”
Jésus lui dit : “ Pourquoi m’appelles-tu bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère.
L’homme répondit : “ Maître, j’ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. ”
Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer. Il lui dit : “ Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel : puis viens et suis-moi. ”
Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Alors Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples : “ Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! ”
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Mais Jésus reprend : “ Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu.” Marc 10, 17-24
Jésus, sur le point de partir, s’arrête pour écouter cet homme qui accourt vers Lui.
J’écoute la question que cet homme pose à Jésus, puis l’échange qui suit entre Jésus et lui.
Je remarque que Jésus ne cite pas le premier commandement « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu ».
Je regarde Jésus poser son regard sur son interlocuteur et se mettre à l’aimer.
J’entends Jésus dire à deux reprises à ses disciples combien il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu.
Je m’attarde sur les regards de Jésus :
– regard posé sur chacun, qui fait vivre car il voit la personne comme unique.
– regard posé sur ses disciples déconcertés, qui souligne la difficulté de le suivre.
L’homme riche exprime un désir. Jésus lui propose une clé pour y accéder mais le laisse libre.
L’homme s’assombrit : il prend conscience de ses limites.
Un trésor dans le ciel : la liberté que me donnent le partage et le détachement quand je sais les vivre ?
Pour moi aujourd’hui
- Je regarde tout ce qui me tient prisonnier (ère) : les biens… les habitudes… les peurs…
- Je vends tout … De quoi je dois me défaire pour être plus libre ? Je demande au Seigneur de m’éclairer.
Je me laisse regarder et aimer par Lui, afin que mon cœur puisse se transformer.
EN ECHO
« Comment écouter si nous sommes pleins de nous-mêmes, de nos richesses matérielles ou intellectuelles (…) Il ne faudrait pas que nous soyons perpétuellement préoccupés de nous défendre. Qu’avons-nous à défendre ? Nos fortunes ? Nos bâtiments ? Notre influence ? Notre réputation ? Notre surface sociale ? Tout cela serait bien dérisoire au regard de l’Évangile (…)
Remercions Dieu lorsqu’il rend son Église à la simple humanité (…) Réjouissons-nous de tout ce qui peut nous rendre accueillants et disponibles, plus soucieux de nous donner que de nous défendre (…). Plus que de nous protéger, nous devrions défendre ce que nous jugeons être essentiel à la vie, à la croissance, à la dignité et à l’avenir de l’homme (…). L’amour de Dieu nous y pousse.
Homélie prononcée par Mgr Claverie à Oran, en octobre 1981, pour la prise de sa fonction d’évêque.