Souvenir de soeur Annonciata

Vie de la Compagnie

Le lundi 2 Mars 2009, en l’eglise Sainte Julitte, nous étions nombreux pour entourer une dernière fois soeur Annonciata.
Une intense communion et un profond recueillement montait de cette assemblée.
Tous de près ou de loin, nous avions connu Annnonciata qui a marqué les coeurs, au témoignage de tous, par son sourire et son accueil.
Les lignes qui suivent on été lues au début de la célébration.
Elles retracent quelques aspects de la vie si riche de notre soeur.

« Comment saisir un reflet de ta lumière… »

Ces mots jaillis du cœur du psalmiste montent au cœur lorsque nous évoquons Sœur Marie Annonciata. Elle nous a quittés au seuil du 26 février.

Pour ceux qui connaissent la ville de Bruges, en Belgique, comment ne pas penser au beffroi et au carillon égrenant les heures des jours et célébrant les événements.
C’est le 12 avril 1930 qu’il lança dans le ciel ses notes de joie pour la naissance d’Elisabeth, le septième enfant né dans la grande maison toute proche de la grand Place. Six autres enfants viendront encore peupler la maison de la rue Saint Jacques. Monsieur Paul de Brouwer associé à la maison d’édition Desclee, y reçoit souvent des écrivains et Annonciata en gardera un esprit ouvert, curieux, sachant apprécier la lecture des meilleurs auteurs.

Les Parents confient leurs enfants aux écoles catholiques. Et c’est au début du secondaire qu’Elisabeth commence chez les sœurs de Sainte Ursule, à Haverloo, où elle reste 4 ans. On en garde le souvenir d’une élève timide, discrète, n’aimant pas les études  mais buvant tout ce que ses maîtresses lui donnaient d’entrevoir de la vie spirituelle, déjà bien éveillée en elle.

En 1950, Elisabeth commence son noviciat à St Cyr. Aussitôt après ses vœux, elle rejoint la communauté de Rome. Elle en reviendra pour faire ses études d’infirmière à Paris. Une magnifique transformation s’opère alors en elle et va s’épanouir au Congo où les difficultés de la guerre et l’absence de médecins vont l’obliger à bien des audaces pour sauver des vies. Annonciata initie les Africains en éducatrice. Elle forme le personnel infirmier pour leur permettre de se prendre en mains après le départ des sœurs.

En 1977, Annonciata est rappelée à Tours, la Maison de prière étant en construction. L’année suivante, elle en deviendra la première responsable. Elle met immédiatement tout son dynamisme et son élan d’apôtre au service de la Maison de Prière : matinée d’initiation à la prière pour de jeunes mamans, avec garderie pour bébés et petits enfants, elle invite des femmes à l’étude de la Bible et fait ses premiers pas dans l’accompagnement spirituel. Le désir est grand d’offrir à des chrétiens la richesse des Communautés Vie chrétienne. Elle s’informe, se forme toujours avec la même détermination et le même esprit d’audace.

En 1989, la Maison de Prière ayant trouvé sa vocation, Annonciata est disponible pour servir la communauté du foyer international d’étudiantes à Paris. Elle y court avec cette façon à elle de « foncer », rapide dans l’exécution du service demandé, avec la liberté du cœur qui s’élance dans le don de soi comme Marie. C’est ce même élan qui la propulse à Rome pour un même service. Elle s’adapte, sert, s’ouvre à la vie paroissiale d’un quartier populaire, visite, porte l’Evangile.

En 1999, nous la retrouvons à Tours. Cette fois encore, elle initie tout simplement à la Parole de Dieu, laissant la Parole parler au cœur. Elle s’efface mais rayonne à son insu. En 2005, elle commence une fois encore, c’est la fondation de la Maison Sainte Claire. Déjà, depuis la fin de 2002, la maladie la tient. Elle se soigne, lutte courageusement, veut vivre à plein. Nous la trouvons dans la maison attentive à tous, à ses amis et à sa famille dont elle partage les joies et les peines. Elle peint, apprend la reliure à qui veut, elle jardine, elle parcourt la ville à bicyclette…

L’heure vient, le mal gagne, Annonciata reste sereine. Tout son être se tourne vers Celui qu’elle aime, elle est prête. « Le plus difficile c’est de vous quitter. » dit-elle.

« Annonciata était et demeure une personne d’exception dans son rayonnement et dans son effacement. J’ai rarement rencontré, nous écrit-on, quelqu’un d’aussi vibrant sous l’archet de l’Esprit et dans sa relation humaine, rendue toute divine par son humanité même. Son extrême émotivité la rendant réceptive au moindre message, même non exprimé. Elle en a souffert, mais c’était dans une Passion avec Jésus et pour nous. »

« Que tes œuvres sont belles, que tes œuvres sont grandes, Seigneur ». Nous qui avons vu, nous témoignons et nous te rendons grâce en cette Eucharistie pour tout ce qu’Annonciata fut pour nous.

Soeur Marie Stéphane

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