Cent vingt quatre mille euros.

Témoignages

Un bref retour en famille, occasion de tendresse partagée, d’échanges, de rencontres…
C’est là que j’entends, d’une personne qui travaille dans un magasin parisien de prêts à porter, objets et accessoires de luxe, de renommée prestigieuse, qu’un couple a fait cent vingt quatre mille euros d’achats ! Non, je ne me trompe pas, vous lisez bien : cent vingt quatre mille euros !

Je n’arrive même pas à imaginer ce que cela peut représenter. Comment est-ce possible ? Montent en moi les mots : insensé, révoltant, inoui, injuste, dérision…
En arrière fond, le smic, la misère…
En même temps surgit en moi une petite voix ; Mais toi, ma petite, tu ne manques de rien, l’injustice ne t’empêche pas de dormir, que fais-tu toi ?

Le lendemain, pour rentrer chez moi, je prends le métro. Le nez collé à vitre, je regarde. Les affiches défilent, les gens montent et descendent..
Mes yeux tombent sur un homme. Il est étendu sur un des rares espaces laissés libres sur lequel une personne peut s’allonger, et encore, en chien de fusil. Les jambes pendent dans le vide. L’homme, une femme? dort, du moins semble dormir car sa tête est cachée sous une couverture.

Dansent dans ma tête les cent vingt quatre mille euros, et mon regard posé sur cet homme. Mon coeur se serre douloureusement, des larmes perlent…Mon Dieu, où es-tu ?

Le soir, je regarde ma journée avec mon Seigneur.
Devant toi Jésus, cet homme, ces cent vingt quatre mille euros, je les pose devant toi. Que faire ? Que dire ? Je me sens si désarmée, si insensée devant cette révolte intérieure qui m’habite et à la fois avec le sentiment de compromission avec ce monde.

Jésus, regarde moi, regarde nous.
Toi seul peux nous réconcilier, le riche comme le pauvre, toi seul peux donner sens à ce qui est insensé, toi seul peux faire grandir en moi la “spiritualité de la quantité suffisante” (être capable de dire “assez”).
Prends pitié de nous.
Lutter contre l’injustice ? A quoi bon ? Il y a tant à faire, c’est une goutte d’eau dans l’océan…
Ce soir, à genoux devant toi, tu es là.
Jésus, tes bras étendus pour accueillir le riche comme le pauvre.
Jésus, ton coeur transpercé pour que s’y blotisse celui qui aime, qu’il soit riche ou pauvre.
Jésus, ton corps pendu sur la croix, brisé, livré pour le couple aux vingt quatre mille euros et l’homme aux jambes qui pendent dans le vide.
Jésus, pour chacun, pour nous, pour ce monde.
“J’ai vaincu la mort.”

Claudine

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