— Femme! Que regardes-tu?
— Je regarde mes mains
— Il n’y a rien dans tes mains, elles sont vides!
— Oui elles sont vides. Vides de toutes possessions, vides de toutes violences.
Elles sont, comme un écrin ouvert vers le ciel, prêtes à recueillir les gouttes de Sa rosée. Goutte après goutte elles se laissent emplir. Pauvre coupe de chair et de sang où ruisselle l’eau pure.
— Que regardes-tu, d’où vient cette blessure?
— L’eau qui ruisselle creuse, chaque jour davantage, les lignes de la Vie sculptées en pleurs et en rires.
Elles deviennent alors « Parole » pour ceux qui sont sans voix, creuset où l’on cherche à enfouir ses blessures.
J’ai accueilli la vie dans le creux de mes mains jusqu’à devenir source pour celui qui à soif.
— Femme! Que regardes-tu?
— Je ne regarde pas, j’écoute. J’écoute mes mains, elles entendent battre ton coeur.
Brice
(texte et sculpture)