Un engendrement mutuel
L’image qui me vient spontanément au coeur quand je pense aux relations qui se construisent et grandissent, c’est l’image de la maternité.
A la suite de Jésus en Jean 16, 21, je lie maternité et mystère pascal: «La femme sur le point d’accoucher, s’attriste parce que son heure est venue. Mais quand elle a enfanté, elle oublie les douleurs, dans la joie qu’un homme soit venu au monde».
Construire une amitié, un amour, une communauté, enfanter des relations vraies, cela ressemble beaucoup à la maternité:
- Il y a la conception: cette semence en nous qui est rencontre du désir de Dieu avec le nôtre, accueil par nous du don de Dieu.
- Il y a le temps de la gestation, avec ses patiences, ses espérances, ses craintes, ses fatigues, ses douleurs, ses préparatifs, ses transformations intérieures et extérieures, visibles et invisibles…
- Il y a les douleurs de l’accouchement: quelque chose en nous doit se déchirer et s’ouvrir pour libérer l’autre et lui donner vie. C’est comme une mort à nous-mêmes: nous nous dépouillons d’une partie de nous-mêmes.
- Il y a la joie de donner la vie !
- Et il y a encore le temps de l’amour quotidien qui veille, soigne, nourrit, accompagne ce qui est né…C’est toujours le temps du don de soi, dans la patience, l’espérance, les épreuves et les joies.
Nous pouvons, dans chacun des groupes dont nous faisons partie, où nous sommes engagé(e)s, nous encourager à être « mères », pour que l’unité se fortifie dans des relations vraies selon le coeur de Dieu.
Nous sommes appelé(e)s à tout faire pour que la relation soit vivante, pour que l’autre soit vivant(e).
Pour cela, il nous faut, chacun(e), prendre nos responsabilités, avoir des initiatives, proposer nos idées, faire des premiers pas.
Le Seigneur nous attend sur ce chemin de la vie fraternelle. Tous nos petits et grands efforts construisent le Royaume, avec la grâce de Dieu, et donnent chair à Jésus dans notre monde et pour notre monde.
Soeur Marie Bernard